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Hommage aux Associations

Cet hommage est dédié aux deux associations humanitaires actives au Cambodge, et surtout aux fondateurs, équipes et bénévoles qui accomplissent quotidiennement des merveilles. Mon coup de cœur est probablement lié au fait que j'apprécie certaines personnes œuvrant dans ces associations.

Enfants du Mékong  (La plus ancienne)​

Fondée par René Péchard en 1958, au Laos, l'association recueillit deux orphelins et les scolarise, puis deux foyers d'accueils furent créés à Ventiane en 1963, mais la guerre au Vietnam  ne permit pas de continué l'œuvre humanitaire. Alors le parrainage se déplace sur les camps de réfugiés en Thaïlande, souvent de façon clandestine. Son but est alors de rassembler des familles dispersées par les guerres, de sortir des réfugiés des camps, de leur trouver des stages et des emplois. Après la mort de René Péchard en 1988, ses successeurs mettent en place un développement de l'association sur d'autres pays : Le Vietnam, le Laos et le Cambodge seront suivis par la Thaïlande, les Philippines, la Birmanie et le Yunan dans la vallée de la Saluen. En 1990 le Prix des Droits de l'Homme de La République Française est décerné à Enfants du Mékong. Cette année-là, le nombre des enfants parrainés étaient en Thaïlande, au Viêt Nam, au Cambodge, au Laos et aux Philippines de 11 656. Il était de 22.000 en 2015. Son but premier est le parrainage individuel d'enfants démunis pour permettre leur scolarisation.

Une pensée sincère pour mon ami Jacques de Sihanouville...

Pour un Sourire d'Enfant (L'aventure humaine)

En 1995, Christian et Marie-France des Pallières découvrent la décharge de Phnom Penh et ces gamins marchants pieds nus dans les immondices et dans une odeur intenable pour ramasser et trier les déchets. De ce travail abominable les gamins tiraient quelques riels pour aider leur famille à survivre.

"Nous avons vu des enfants manger dans les ordures de la décharge de Stung Meanchey à Phnom-Penh au Cambodge. C'était à hurler ! Il n'était pas possible, après avoir vu cela, de continuer à vivre normalement. Il fallait faire quelque chose !", racontaient Christian et son épouse...

Bouleversés par le choc de cette rencontre, avec ceux qu'on appelait les chiffonniers de Phnom Penh, et la dureté des conditions de vie sur ces montagnes de déchets, Christian des Pallières et sa femme Marie-France, avaient alors vendu tous leurs biens en France pour ouvrir une paillote au pied de la décharge et offrir un premier accueil. Puis le couple prit en charge une vingtaine d'enfant au printemps 1996. En 1997, une école fut construite à proximité, puis avec courage et énergie, ils continuèrent à se battre pendant vingt ans pour que ces enfants pauvres aient accès à des repas corrects, des soins de santé et surtout une éducation et des formations qui leur permettraient d'échapper à leur condition miséreuse. Le principe de base consiste à compenser la baisse de revenu engendrée par la scolarisation de l'enfant par un don en riz à la famille. Aujourd'hui, plus de 6 000 enfants sont pris en charge quotidiennement, et 28 métiers sont désormais enseignés dans ses murs.

Partis de rien, le couple Des Pallières a franchi de nombreux obstacles pour parvenir à réduire la misère des enfants de la décharge. Chaque année, ils arpentaient les routes de France pour sensibiliser au quotidien insupportable de ces familles et chercher des parrainages.

Christian des Pallières, Le Papy des chiffonniers de Phnom Penh.

C'est  l'une des grandes figures de l'humanitaire qui s'est éteinte, le 24 septembre 2016, à l'âge de 82 ans, Manchois d'origine, il est « parti en paix », dans cette maison construite au milieu de l'organisation "Pour un Sourire d'Enfant (PSE)", une organisation montée il y a un peu plus de vingt ans, à la force de la volonté.

Lundi 26 septembre 2016, la reine mère du Cambodge, était venue se recueillir et prier devant le corps du défunt. D'une grande générosité et d'une grande simplicité, Christian des Pallières laisse derrière lui cette impressionnante réalisation qu'est PSE. L'organisation a sorti de la pauvreté des milliers de Cambodgiens qui relayent aujourd'hui sur les réseaux sociaux l'annonce de son décès, et lui rendent hommage en parlant de lui comme de leur héros. Ils l'appelaient affectueusement Papy. Leur Papy cambodgien avait fondé l'un des plus importants et des plus remarquables projets de soutien à l'enfance. 

Le couple déploya une énergie et une patience qui en fera une figure reconnue et respectée dans le monde, vaste et divers, de l'action humanitaire au Cambodge. Pour leur engagement, ils reçurent la citoyenneté cambodgienne des mains de la reine mère Monineath et le prix des Droits de l'homme en 2000.

Au fil des années, ils ont réussi à accomplir l'un des objectifs devenus prioritaires de l'association, assurer sa pérennité sur le terrain en « khmérisant » les équipes. Aujourd'hui, l'équipe dirigeante de PSE au Cambodge est entièrement cambodgienne et l'œuvre emploie plus de 450 personnes : professeurs, médecins, assistants sociaux, formateurs dans les écoles de formation professionnelle qui permettent à de nombreux jeunes d'acquérir un métier.

En vingt ans d'existence, elle a aidé des dizaines de milliers d'enfants à sortir de la misère.

Un film documentaire est sorti en France le 5 octobre, Les Pépites, raconte l'épopée extraordinaire de cette famille Des Pallières (le couple et leurs 4 enfants) partie en camping car faire le tour du monde et que le destin a conduit au Cambodge. Ce film touchant, réalisé par Xavier de Lausanne, transmet sans aucun doute le testament de Christian des Pallières. Même si la décharge a été fermée en 2009, la lutte contre la pauvreté, elle, n'est pas terminée. Et la mission de PSE se poursuit, avec des Cambodgiens qui portent les mêmes valeurs et entretiennent celle que Christian des Pallières défendait entre toutes : la solidarité. 


PS: pour avoir rencontré plusieurs fois Christian et Marie-France, durant ces vingt dernières années, je peux témoigner que, bien qu'enracinés dans la foi chrétienne, leur œuvre humanitaire, fut menée dans le respect de la tradition bouddhiste.

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